Coup de tonnerre, cataclysme politique, tremblement de terre, raz de marée : les expressions les plus imagées ont fait florès à l’annonce du score réalisé par le Front national ce dimanche 25 mai.
La dernière de ces formules semble d’ailleurs la plus appropriée puisqu’en effet ce sont bel et bien les digues mises en place par le Système depuis les années 70 qui semblent avoir largement cédé à cette occasion, laissant s’écouler des flots de mécontentement populaire et patriotique dans les urnes de cette République dévoyée, beaucoup plus raie que publique au demeurant.
À coup sûr, ce qu’il est advenu est un évènement majeur que les plus anciens et madrés d’entre nous attendaient quasiment depuis toujours : Le retour du peuple français.
Pour autant, ce qui ressemble fort à un miracle incroyable et inespéré n’en est pas un. Ou plutôt, il faut considérer que la part d’impondérable que l’histoire se charge d’instiller à l’occasion dans nos destins individuels autant que collectifs a rencontré ici une volonté et un projet selon l’adage maintes fois vérifié « Aide-toi et le ciel t’aidera ! »
En effet, si la crise avec son lot de chômage et de misères, de désespoir et de colères, était un facteur suffisant pour que les peuples fussent saisis par la juste nécessité de reprendre en main leur destinée, alors les coquins qui ont mis l’Espagne, le Portugal ou la Grèce à genoux auraient déjà décampé à grands coups de pieds aux fesses. On voit bien pourtant qu’il n’en est rien et que la crise engendre bien plus souvent et plus spontanément le chaos, la confusion ou la résignation plutôt que l’envie, la volonté et la conscience d’en découdre efficacement. Pour que la terre française de nos esprits et de nos vies maltraités par 40 années d’épandages et de sulfatages idéologiques libéral-libertaires en tous genres redevienne un terreau fertile, il a fallu la réensemencer de produits féconds, la nourrir de substances vivifiantes et la travailler longtemps, avec abnégation et courage, selon des lois et des principes eux-mêmes porteurs de force et de vitalité contagieuse. Or, un tel processus de transformation à la fois long, subtil et fondamental s’opère toujours en profondeur, sous la surface des choses, avant de se manifester au grand jour.
À cet égard, quand ils étudieront la séquence historique qui va du début des années 2000 à l’émergence du Front national comme première force politique hexagonale, les historiens et sociologues sérieux de demain ne manqueront pas de s’interroger sur la place qu’y aura revêtue le facteur humain en la personne d’Alain Soral, et cela quel que soit ce qu’il pourra advenir par la suite du formidable espoir né en ce dimanche 25 mai 2014.
Rarement dans le champ de la modernité a-t-on vu, in situ, un homme seul marquer à ce point une époque de son empreinte et de façon aussi efficace. En ce sens, nous nous risquons à affirmer ici que la victoire du Front national de Florian Philippot et Marine Le Pen signe le triomphe d’Alain Soral, ce à quoi il faut ajouter aussitôt, pour être totalement honnête, que le fantastique travail idéologique et métapolitique opéré par le champion des dissidents français eût été vain sans les efforts exemplaires réalisés 40 ans durant par Jean-Marie Le Pen pour empêcher le courant patriote de se dissoudre dans l’univers politique mainstream et de disparaître à tout jamais.
Le génie de l’homme Soral c’est bien sûr de voir plus clair et plus loin que les autres, de poser les bons diagnostics, de produire les bonnes analyses et d’en déduire les bonnes solutions mais c’est surtout et avant tout celui d’incarner celles-ci, jusqu’à l’excès parfois, avec un courage et une maestria incomparables, au cœur même du dispositif de l’Adversaire. Aussi talentueux et respectables soient-ils, les autres intellectuels critiques du Système se contentent le plus souvent de mener le combat depuis leur bureau feutré, se refusant à endosser jusqu’au bout le costume du combattant et à monter sur le ring, c’est-à-dire à prendre le risque du KO dans un affrontement au plus près de l’ennemi. En ce sens, Soral qui a eu ce courage seul contre tous, a réhabilité la figure de l’homme total en lequel s’incarne une synthèse assumée de Socrate et de Leonidas, à savoir ce qu’il y a de plus subtil et de plus opératoirement efficace – ce qui ne signifie pas sans faiblesses et sans limitations. C’est cet homme que célèbrent ses admirateurs de plus en plus nombreux, dans la mesure où cette posture vient combler un manque particulièrement criant dans cette société aseptisée et dévirilisée, sans saveurs. En réintroduisant les dimensions de l’héroïsme et de la tragédie au cœur de nos existences, il leur a redonné la dimension spirituelle et transcendante qui leur manquait et qui est le sel de la vie même. Dès lors, nous faisons l’expérience d’une force apte à nous permettre de reprendre nos vies en main sur le plan individuel autant que collectif.
Mais Soral ne s’est pas contenté de nous rendre notre fierté d’exister tels qu’en nous-mêmes, il nous a également fourni le mécano intellectuel sans lequel notre combat eût été vain. Sa plus grande réussite en la matière tient dans sa capacité à penser le monde dans des catégories dynamiques particulièrement pertinentes et opératoires et à populariser celles-ci de façon extraordinairement efficace sur le terrain métapolitique.
Dès la fin des années 90, il a commencé à pratiquer avec une justesse
stupéfiante et un sens politique hors du commun le mot d’ordre prôné
par Heidegger et consistant à « fluidifier » les concepts.
À partir d’un substrat doctrinal marxiste non-dogmatique [il s’agit
d’un pléonasme puisque le marxisme n’aurait jamais dû devenir la
caricature fossilisée qu’ont fait de lui des idéologues rabougris], il
a développé une pensée originale dont la puissance consiste :
1. à démasquer et à percer les dispositifs de diversion mis en place par
l’Adversaire ;
2. à opérer des rapprochements unificateurs de ce que la segmentation du
réel opérée dans le cadre de l’idéologie dominante nous faisait
prendre pour des contraires. Le mot d’ordre « Gauche du travail / Droite
des valeurs », est particulièrement significatif de cette capacité
unificatrice qui a vu son accomplissement spectaculaire dimanche dernier
dans le vote ouvrier en faveur du Front national à hauteur de 42 %.
De même, le basculement de nombre de nos compatriotes d’origine étrangère dans le vote patriotique résulte des efforts incessants de Soral à donner depuis 10 ans une traduction intelligible et fonctionnelle à l’idée de réconciliation nationale, celle-ci étant d’autant plus forte et profonde qu’elle est également fondée dans son esprit sur le rapprochement des spiritualités.
Quant à son travail de vulgarisateur de masse opéré au travers du site Égalite & Réconciliation, qui peut mesurer l’impact mobilisateur à grande échelle qu’il aura opéré parmi la jeunesse de France, celle-ci s’étant elle aussi largement tournée vers le FN lors de ces élections ?
Décidément, quand Franz-Olivier Gisbert affirmait il y a peu que « du côté de Soral, c’est énorme », il ne croyait pas si bien dire et formulait ainsi un bien bel hommage du vice à la vertu, à quoi il convient d’ajouter pour en donner toute la mesure que l’exploit en question a été forgé en terrain hostile et face à l’hostilité générale et systématique des pouvoirs coalisés du monde des médias, de la politique et d’une certaine justice.
Assurément M. Soral, le peuple reconnaissant vous dit merci !