Bonjour,
Je suis une fidèle de E&R. Je prends quotidiennement mon bol de dissidence sur le site, au travers des dossiers, articles ou vidéos ; ça me fait du bien, parce que j’ai trouvé là une voie/x différente. C’est comme si on m’avait ouvert les yeux, et que depuis il m’était impossible de les refermer. Je suis avide de mieux connaître, de mieux savoir, de mieux comprendre.
J’apprécie vraiment la qualité rédactionnelle des articles publiés, le travail de décryptage de l’information, les analyses des différents intervenants, les petits traits d’humour, d’ironie ou de second degré disséminés ça et là, et l’esprit de réconciliation nationale instillé en filigrane, dans lequel je me reconnais.
Je suis très préoccupée par l’évolution des choses (sur les questions politiques, sociales, économiques, sanitaires, morales, environnementales…) dans ce monde, surtout depuis que j’ai eu un enfant, il a un an. Je me retrouve plongée dans un paradoxe inextricable : comment éduquer cet enfant, l’ouvrir au monde, tout en lui apprenant à exercer son esprit critique vis-à-vis des institutions scolaires, en premier lieu (tout le reste suivra) ?
Dans l’interview sur l’affaire Binti, j’ai appris que M. Soral avait une fille ; j’imagine le sacrifice de cet homme pour mener son combat, en essayant de préserver les siens.
Je ne prétends pas avoir ce niveau de combativité dans la dissidence, j’ai une vie assez discrète ; il est même difficile d’exprimer une opinion différente auprès de ses amis ; j’ai pu les « tester » en différentes occasions sur Facebook, toujours à mi-mots… Ne pas être Charlie n’est pas toujours bien accueilli dans les esprits pétris de bien-pensance. Il est clair qu’avoir une conscience politique différente n’est pas toujours facile à assumer socialement… On se protège, sans quoi, je peux faire une croix sur ma vie sociale. Il est plus facile de dire « j’aime le porno » que « j’aime E&R » (c’est juste un exemple) !
Néanmoins j’espère transmettre mes valeurs et un certain niveau de conscience à mon enfant, tout en craignant d’en faire un paria social, si mon discours n’est pas suffisamment prudent pour le mettre à l’abri d’une stigmatisation au niveau de l’institution scolaire, tout d’abord, à un âge où l’on a tendance à répéter les discours entendus à la maison. Je pense aux cours d’histoire, à l’éducation sexuelle, etc. J’ai peur qu’un jour on veuille le « repérer » et le « traiter », comme cela avait été exprimé sur France 2 quant aux non-Charlie. Comment ne pas faire de notre enfant un schizophrène (discours maison vs. discours école) en puissance, à un âge où il n’aura pas les armes pour se défendre ?
Ces questions me taraudent ; j’imagine qu’il n’y a pas de réponse à mes questionnements, qu’il nous faudra improviser, et user de beaucoup de pédagogie, et d’habileté pour jongler avec tout ça : quelle belle récompense se sera d’avoir réussi à mener un enfant à devenir un adulte, qui n’aura pas forcément les même opinions, mais qui sera curieux, capable de réflexion et d’esprit critique, de confronter ses connaissances à celles qui lui sont transmises pour mettre en perspective des points de vue différents.
Merci à M. Soral, aux différentes équipes d’E&R et aux différents participants.
Continuez, surtout !
A.