Bonjour,
Je vous écris après avoir pris connaissance d’une missive éditée sur votre site dans votre rubrique « Courrier des lecteurs » intitulée « Qu’est ce que le salafisme ? ».
Le débat entre les musulmans sur votre forum montre à quel point les musulmans sont divisés. Votre site Égalité & Réconciliation prône l’unité. Notamment, et non exclusivement, entre musulmans et chrétiens. Entre immigrés et Français de souche. Plus généralement entre toutes les communautés. Comment construire cette solidarité si au sein même de la communauté musulmane les démêlés, les désaccords et autres dissensions empêchent l’établissement d’une unité, d’une alliance, d’une conciliation ? Je vous propose un texte, peut être moins sujet à polémique, sur l’unité et sur les valeurs auxquelles, chrétiens, musulmans, taoïstes ou athées devraient s’accorder pour affronter ce grand Mal qui nous assaille. Satan, Nouvel Ordre mondial, sionisme, judéo-maçonnerie.. Appelez-le comme vous voulez. Ci-dessous le texte en question.
Partons d’une cause première. D’une hypothèse de base. Du principe selon lequel Dieu existe. Dieu le créateur. Dieu est Unité.
Par analogie, Satan se détermine par la division. « Diviser pour mieux règner », la devise du Malin. Satan prêche la division et son corollaire la multiplicité des courants, la multiplicité des points de vue. Division par étapes progressives à partir d’un principe premier : l’essence primordiale. L’humanité est Une au départ. Adam. C’est une réalité scripturaire, déductive et parabolique. Symbole de l’unité congénitale de l’humanité.
Unité dans la diversité. Dieu a créé les différentes couleurs car il aime la diversité. Pour la même raison il a créé différents peuples. Inspirer différentes religions.
Diversité n’est pas division. La différence fondamentale entre ces deux notions est l’attachement ou non à une essence originelle, à une source commune. La diversité implique une multiplicité certes. Mais cette pluralité est fondamentalement liée à un moteur immobile, un tronc commun, un Absolu : Dieu. « Toute multiplicité suppose une unité qui lui donne sa structure. » C’est l’unité systématisante des néoplatoniciens. Comme le spectre qui se multiplie en différentes couleurs dans l’arc en ciel.
La division est son exact opposé. Elle détache du lien universel à l’Un et segmente à l’infini les parties qui restent isolées les unes des autres par détachement du Principe commun. La division est une uniformisation. Uniformisation dans l’absence d’attachement au Principe originel. L’extremum de cette logique se traduisant dans le communisme. Une des nombreuses émanations de la Révolution permanente. Concept luciférien vieux de 2 000 ans. Depuis l’avènement d’un certain Jésus fils de Marie, ’Issa. Révolution permanente en réaction au message d’amour et de charité de Jésus Christ. L’anté-christ. Révolution, puissance antéchristique de dislocation, de dissociation et de fractionnement ne pouvant conduire qu’à une destruction ordonnée, arithmétique de l’homme. Manifestation d’une volonté intelligente, perfide, séculaire, malveillante et non-humaine. L’anti-Dieu. Celui qui s’oppose à l’unité. Le diviseur. Celui qui s’oppose à Dieu. Par orgueil. Iblis, l’ange déchu. Satan. L’ennemi de Dieu. L’ennemi de son khalife. De son dépositaire sur terre (Khalifat = dépôt). L’Ennemi de l’homme.
Satan, prince du monde selon Jésus (monde = demon), a donc pour objectif de diviser l’humanité. Division au sein des religions. Division au sein des peuples par le clivage de la société en classes, dressées les unes contre les autres. Dégradation lente et progressive. Istridraj en arabe. Dégradation de la cohésion. Donc de l’unité.
Pour asseoir le royaume de Sheytan, il faut au préalable détacher l’Homme de Dieu, l’isoler. Pour cela, il faut infiltrer la religion de l’intérieur. Comme le loup déguisé en agneau attirant la chèvre hors de l’enclos. C’est-à-dire détruire le lien primordial, la foi, la religion (religion du latin religio, « lien qui rattache l’homme à la divinité »). Faire croire à chacun qu’il est un dieu. L’Ego, le Moi. Al Nafs. Nouvelle idole à vénérer. Nouveau dieu. L’homme-dieu. Pas l’homme universel des ésotéristes musulmans, al-Insan al-Kamil. Pas l’homme à l’image de Dieu, imago Dei. L’homme lui-même en tant que dieu-idole. En l’absence d’un dieu transcendant.
Le bonheur c’est l’Ego. Par la richesse. Par les passions. Du cœur, de la chair. Par les sentiments. Par l’orgueil. « C’est moi qui ai raison. » Entreprise menant à un individualisme exacerbé. Destructeur. Et du lien primordial, et du lien social et du lien au sein de l’individu même. C’est à dire entre cœur, spiritualité, pneuma et intellect, raison, logos. Le pont reliant les deux étant la Sagesse, la sophia. Sophia destructurée par la société occidentale avec la montée en puissance du rationalisme, du matérialisme, du positivisme, de l’individualisme.
Ce rôle de délitement final est la mission assignée à la Laïcité. Qui n’est pas la liberté de pratiquer sa religion mais l’exact opposé. Laïciser, c’est retirer la religion de la vie politique, sociale, familiale. Pour au final retirer ce lien sacré du siège de Dieu en l’homme. Du Cœur. L’intérieur. La poitrine. Car l’intérieur contient l’extérieur. Et non l’inverse. Détruisez Dieu dans le cœur, et vous semez les jalons de la destruction de l’humanité. Objectif ultime de Satan.
D’où le développement de l’athéisme. Et du dogmatisme. À ce titre, il existe une corrélation historique, mathématique, entre les évolutions respectives de la laïcité et de l’athéisme. Ce n’est pas un hasard. Le second étant la conséquence directe du premier. La laïcité conduisant inévitablement à la propagation de l’athéisme. C’est son but et son dessein.
Entretenir la division au sein même des religions de Dieu. En différentes branches, courants, écoles : baptisme, hanbalisme, frankisme, chaféisme, malikisme, luthérisme, ismaélisme, sabattaisme, talmudisme, saducéisme, essenienanisme, pharisianisme, mormonisme, sionisme, shaykhisme, jéhovisme, kharidjisme, kabalisme, nizaritisme, adventisme, animisme, calvinisme, zaydisme, zoharisme, takfirisme, salafisme, wahhabisme, troudeballisme, etc. Eh, les gars ! N’est-ce pas Dieu qui vous unit tous ? N’est-ce pas Satan, votre ennemi commun ? Le fait de se déclarer d’une certaine école marquée au fer rouge (ou de s’opposer de facto à une autre) avant de déclarer unanimement que vous croyez en Dieu n’est-il pas le témoin indiscutable que la fourche de Satan vous chatouille le popotin ? Et plus vous vous persuadez que le dogme que vous défendez avec tant de véhémence est la Vérité, plus la fourche s’enfonce profondément.
Vient l’étape suivante, consistant à remplacer Dieu par une multitude d’idéologies dénuées de sens, qui ne brillent que par l’absence de Dieu dans leur doctrine : socialisme, humanisme, libéralisme, communisme, capitalisme, eugénisme, transhumanisme, féminisme, marxisme, freudisme, darwinisme, nationalisme, fascisme, anarchisme, trotskysme, foutagedegueulisme.
Ainsi la croyance en Dieu n’est-elle plus le principe primordial, vertical, sus-jacent, hiérarchique, hypostatique. Mais une sorte d’idéologie « comme une autre », diluée dans une multitude d’autres croyances. Sur un même pied d’égalité. Une « horizontalité ». Puisque tout se vaut, il n’y a plus qu’à choisir selon ses préférences individuelles. Comme dans un rayon de supermarché. La concurrence fait d’autant plus rage qu’on nie tout principe transcendant. Tout principe unissant. Notre narcissisme religieux nous empêche de voir la vérité chez l’autre. Pourtant, face au matérialisme, au scientisme, à l’athéisme, nous avons des idées et des tendances semblables.
En définitive une seule voie devrait prévaloir. Toutes les autres n’étant que contingences relatives vis à vis de celle, essentielle, de la foi en Dieu et de l’amour pour Dieu. Et les seules questions existentielles et immanentes valables, les Seules questions dignes d’intérêt sont : Suis-je là pour aimer ou pour détruire mon prochain ? Mes propos vont-ils diviser ou unir la communauté des hommes ? Les hommes quels qu’ils soient : pratiquants, catholiques, juifs, musulmans, bouddhistes, taoïstes, croyants, agnostiques, athées, femmes, jeunes, vieux. L’unité se construit sur nos points communs. Et ce point commun est d’une simplicité biblique. D’une lumière coranique. Nous sommes tous des êtres humains, avec nos forces et nos faiblesses. Nos tares et nos gloires.
Et nous avons tous un cœur et un esprit. À nous de les utiliser. Et si nous réussissons à rester unis face à notre ennemi commun. Alors Shatan rentrera au fin fond de sa tanière infernale pour toujours. Sa queue en trident entre les jambes. Menottes vissées par le pilier de notre unité. Ce sera réellement la Fin des temps. La fin d’un monde. La fin du démon. Ayons la foi (al iman). Il ne tient qu’à nous de comprendre l’essentiel et de conjuguer nos efforts pour y parvenir.
Karim X (l’Adombré)