M. Soral,
Je ne sais quel nombre de personnes vous contacte pour vous remercier, vous féliciter, ou vous communiquer leur soutien en ces temps troublés, mais je suis de ceux-là, dans les trois cas.
Du coup je ne sais pas si mon message vous parviendra, mais quitte à tenter, je m’attarderais surtout sur toute la gratitude que je veux vous manifester.
D’emblée, autant dire que vous avez été mon maître à penser. Et si j’emploie le passé ici, ce n’est pas que je prétends vous avoir dépassé dans un quelconque domaine, mais parce qu’en bon pédagogue (on pourrait dire mentor, mais soyons parcimonieux sur le lèche-cuttage..), vous m’avez donné les clés pour penser ce monde par moi-même. Depuis je ne fais qu’enrichir la base que vous m’avez apportée, sans jamais rien avoir à en renier, par tout ce que la curiosité peut apporter à mon examen. Et si ça, ce n’est pas un enseignement de qualité !
Un énorme merci donc, vous pouvez être sûr que je contribuerai, à mon humble échelle, à hâter la venue du jour où l’on mettra des rues à votre nom.
Pour assouvir mon envie un peu narcissique de vous parler de moi en retour, je dirais que ma mère est née près de Biskra en Algérie, mon père à Kaboul, et moi en banlieue parisienne.
Enfance heureuse, 2 sœurs, parents amoureux de la France qui nous ont de ce fait éloignés du piège SOS Racisme. Malgré la pertinence politique assez aiguë de ces derniers, je suis longtemps resté avec l’impression de ne pas suffisamment comprendre pourquoi le monde ne tournait pas rond, sans pouvoir conceptualiser ce qu’un autre grand homme appellerait l’arrière-goût de pisse ambiant. Beaucoup d’incohérences non expliquées et de questions en suspens, au moment où vous avez croisé ma route, par vidéos et livres interposés.
Pour le plaisir qu’est d’entendre un discours de virile vérité, dans un monde de sournois mensonges, et pour la finesse des clés de compréhension que j’ai tirées de votre travail et de vos conseils de lecture, je vous remercie encore chaleureusement.
Dans l’espoir de vous croiser un jour (mon rêve étant de pouvoir refaire un brin de monde avec vous autour d’un verre), je vous salue bien bas, et vous témoigne mon plus fraternel soutien par les temps qui s’en viennent (il faut que je vérifie l’état de ma cotisation au passage, mais il y a quand même eu quelques livres Kontre Kulture et quelques petits dons par-ci par-là...)
Avec tout mon respect,
Z.