Pas facile de marier Dieu et la Guerre. Mel Gibson l’a fait en réalisant un film sur le brancardier américain Desmond Doss, qui a sauvé 75 soldats (de son camp) pendant la terrible bataille d’Okinawa, sans toucher une arme.
Pardon ? Un Jour en France est une rubrique française sur la France et pas sur les USA ? On vous rappelle que le christianisme est universel, et que les films de Mel – un pote – sont très appréciés en France en général et chez les partisans d’E&R en particulier.
D’ailleurs, son message semble destiné aux Français : comment rester chrétien sous la mitraille de l’oligarchie (ouf, on a trouvé un angle), à savoir l’orage migratoire, la pluie de balles du terrorisme et la bombe à neutrons du chômage ?
Ne pas répondre à la violence par la violence, mais déconstruire la violence oligarchique en informant sur son mécanisme et ses buts. Savoir encaisser les gifles et transformer cette énergie en connaissance, voilà le programme.
La bande-annonce de Tu ne tueras point (Hacksaw Ridge en anglais), avec un antihéros freluquet qui touche quand même sa bille (enfin sa grenade) pendant la boucherie et qui se tape une sacrée bimbo :
Dans les deux parties de l’entretien qu’il a accordé en exclusivité aux journalistes de RTL, Mel ne pipote pas, il ne joue pas au chrétien parfait (il aime les femmes – ce salopard a été marié un nombre incalculable de fois et il attend son 9e enfant – et la boisson et aussi dire des bêtises sur la religion d’Hollywood) :
« Je ne suis pas très pratiquant. J’aimerais ressentir vraiment la foi. C’est pour ça que je suis ému quand je croise des histoires comme celle de Desmond, pour qui la foi est essentielle. Je voudrais que cela m’inspire et certaines pages de son livre m’aident en ce sens. D’ailleurs il n’y est pas question de religion, mais bien de la foi, de conviction, de droiture, et de cet amour pur qui, pour moi, est dans le cœur de Dieu. Je poursuis mon chemin d’homme imparfait, et croyez-moi, j’essaie de régler ces questions en privé. »
i>Télé, la grève dont tout le monde se fout
Des qui sont pas en train de régler leurs questions en privé, ce sont bien les journalistes de la chaîne d’info du Groupe Canal+. Qui s’est rendu compte de la grève à i>Télé ? Vous, nous, toi ? Personne.
i>Télé est une chaîne surnuméraire, qui ne sert quasiment à rien, puisqu’elle répète en bon perroquet de la dominance les banalités qu’on entend ou lit déjà partout ailleurs, un peu moins vite d’ailleurs.
La surface médiatique accordée à l’affaire i>Télé-Morandini équivaut ces derniers temps à celle consacrée à la Syrie, comme quoi la corporation journalistique profite de sa position privilégiée pour « partager » ses soucis avec le grand public. Une comparaison plus judicieuse serait à faire entre la couverture média des licenciements massifs des grandes entreprises et celle des licenciements à venir d’i>Télé.
En disant cela, nous ne visons pas les journalistes maison, qui ont un job et qui veulent légitimement le conserver. Cependant, à quoi servent les chaînes doublons ? Un jour – la grande Concentration est en marche – on aura une seule chaîne monstre, on reviendra à la chaîne unique, comme dans les années 1960, ou comme en Union soviétique. Le communisme est bien l’avenir du capitalisme.
Tant qu’on est dans le cinoche, restons-y. Mais pas du côté chrétien. Là on est chez Asko, le diminutif d’Askolovitch, l’autre nom d’Israël über Alles en France. On plaisante ! Non, Claude, n’appelle pas Haziza !
Claude, dont l’avis compte, déclare dans Slate qu’il boycotte le dernier Ken Loach, parce que « le cinéaste aime le genre humain à une exception près, celle d’Israël, et je ne ne m’y résous pas ». Claude, qui soutient les journalistes d’i>Télé contre le méchant Bolloré (un chrétien !) , aime bien le réalisateur « social » britannique, sauf quand il s’en prend à Israël. De la même façon, Céline c’est super sauf quand il parle des juifs.
Bande-annonce de Moi, Daniel Blake, dernière Palme d’or à Cannes, film désormais boycotté par le puissant lobby askolovitchien :
Voici la raison précise de ce désamour :
Par amour des Palestiniens, Loach a décidé que l’État d’Israël devait devait être retranché de l’humanité commune. Il fait partie des organisateurs du boycott de l’État juif. Un boycott complet définitif, n’excluant pas même les artistes, les universitaires, les intellectuels, tous renvoyés à une culpabilité commune, tous n’étant que des déclinaisons ou des appendices de la politique de Benjamin Nétanyahou.
Soyons honnêtes : Cloclo refuse que Ken assimile tous les juifs – dont les juifs de gauche, pas vraiment propalestiniens mais sûrement pas pro-Netanyahou – aux colons israéliens spoliateurs et assassins. Malgré ces lourds griefs, Cloclo reste mesuré dans sa sentence : « Je ne crois pas que Loach soit antisémite ». Ouf, Ken, t’es passé à deux doigts de la correctionnelle ! Un peu plus et tu rendais ta Palme, qui aurait été remise directement au chef d’œuvre israélien qui suit :
Wait for it… And you thought your costume was good ! pic.twitter.com/LmRm6VYmPL
— IDF (@IDFSpokesperson) 31 octobre 2016
Ça c’est de l’art, mon pote !