Quand la réalité rattrape et même dépasse la fiction
Pour ceux qui ne l’ont jamais vu et ceux qui ne s’en souviennent pas, dans le film dont j’ai repris ici le titre (La Bataille de San Sebastian), Anthony Quinn campe un déserteur de l’armée mexicaine, qu’un vieux et brave curé sauve de ses poursuivants, en affirmant faussement que c’est son vicaire, un vieux et brave curé qui, parce qu’il l’a aidé, se retrouve muté dans cette localité, San Sebastian, aujourd’hui une petite ville de quelques milliers d’habitants, qui n’était alors qu’un tout petit village perdu au fin fond du Mexique, peuplé de paysans qui vivaient sous le joug d’une bande de malfrats, de groupe de bandidos composé d’indiens, de sang-mêlés, de pédés, de gouines et de rappeurs.
Et à la mort de ce curé, assassiné par un des bandidos en question dès leur arrivée au village, Antony Quinn prend sa place, d’abord car les habitants qui, persuadés qu’il est le curé titulaire, insistent pour qu’il le fasse, et ensuite, car s’étant sexuellement entiché d’une des femelles du canton, il décide de mener la résistance contre les oppresseurs.
Mais le chef de ces bandidos (interprété par un Charles Bronson dont c’était le premier grand rôle), lui, n’en veut pas, d’un curé, au village.
Alors tout le film durant il n’a de cesse d’user de la violence la plus féroce pour tenter de le faire partir, et surtout pour l’empêcher de prêcher.
Toutefois, ce faux curé ne s’en laisse pas compter : il répond à la violence par la violence, et à la fin du film, il leur nique leurs mères la pute, à tous ces enculés [1].
Précisément, l’ecclésiastique ad hoc susnommé et lesdits « peones » (en fait ils étaient 53) les noient en faisant sauter le barrage qu’ils avaient construit en amont du village, parce que ça faisait joli.
Et bien Alfredo Gallegos a repris le flambeau, et lui, c’est donc dans la réalité.
En effet, le « Padre Pistola » (« Le Père Pistolet » en espagnol), comme on le surnomme là-bas, curé officiel et authentique de ce qui est donc aujourd’hui la petite ville de San Sebastian, se bat en vrai contre les nouveaux oppresseurs locaux, une bande de trafiquants de drogue qui n’hésitent pas à tuer les curés (ils s’en sont déjà farci un petite quinzaine) qui s’aventurent sur leur territoire, l’exercice de la religion chrétienne nuisant à leur main mise sur la population et à leur business.
Du coup, Alfredo Gallegos est obligé d’être armé en permanence, y compris durant l’office !
Oui, c’est avec à la ceinture un magnifique 9 mm, qu’il délivre la messe, un pistolet à propos duquel il explique à ses aficionados, un sourire irradiant de courage et de ferveur aux lèvres, que s’il ne met jamais le cran de sûreté, c’est parce que les épées des apôtres de Jésus qui assuraient la protection des fidèles, n’en étaient pas équipées. Amen.
directeur adjoint de la publication d’E&R
Un court reportage de la chaîne RT sur le « Père Pistolet » :