Mes chers compatriotes,
La France a perdu une bataille, mais elle n’a pas perdu la guerre.
Des gouvernements de rencontre ont pu capituler, cédant à la panique, oubliant l’honneur, et livrant le pays à la servitude. À la servitude et à l’émir du Qatar, ne nous voilons pas la face, et à la banque Rothschild, les responsables politiques nationaux étant tous, sans exception, de l’extrême droite à l’extrême gauche, à la solde du Nouvel Ordre mondial de David Rockefeller :
« Quelque chose doit remplacer les Gouvernements, et le pouvoir privé me semble l’entité adéquate pour le faire. Il suffit d’une crise majeure et les peuples accepteront le Nouvel Ordre mondial [1]. »
Oui, en ces temps obscurs, où de sombres nuages planent sur la démocratie, une ombre très foncée fait peser de noirs desseins sur l’avenir de nos enfants.
Dès lors, nous nous devions de réagir. Nous, c’est moi, Germain Gaiffe-Cohen, et Alfredo Straniéri, mon bijou, caillou, genou, hibou, chou, « époux » (orthographié-je toujours pour la quenelle), « Bichon » pour les intimes. C’est ça. Comme Pierre et Marie Curie l’ont dit naguère, et eux aussi, ma foi, ma profession de foi à juste titre :
« Il fallait que nous fissions quelque chose. »
C’est la raison pour laquelle, Françaises, Français, Charentais, Charentaises, j’ai décidé de me présenter aux élections législatives de cette année. Et si c’est donc mon conjoint que j’ai pris pour suppléant, bien que l’hétérosexualité qui m’habite soit inébranlable, c’est parce que diantre, en qui pouvais-je avoir davantage confiance pour m’assister dans cette grande entreprise citoyenne, que l’homme qui, Marianne à témoin, m’a juré fidélité, aide et assistance, et avec qui je suis depuis lors lié à perpétuité par les liens sacrés du mariage. Amen.
De plus, immunité parlementaire « faisant », et principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs oblige, si je suis élu député, ma libération s’imposera de droit à l’autorité judiciaire de la Nation (suspension de l’exécution de ma peine le temps de mon mandat, et pareil le suivant si je suis réélu), et ceci dès que les résultats des élections auront été publiés au Journal officiel de la République.
Bravo ! Vous l’avez compris. Ce à quoi vous êtes en train d’assister ici, mes chers compatriotes, ce n’est ni plus ni moins qu’une première mondiale dans l’histoire de la politique et des prisons : une tentative d’évasion électorale 100 % légale.
À cet égard, je tiens à verser au dossier de l’instruction, que s’il est bien un point, un seul et unique point sur lequel je suis tout à fait d’accord avec mes adversaires dans cette course à la députation, c’est la surpopulation pénale : il y a trop de détenus en France, bordel ! Trop, je veux dire, bien sûr, par rapport au nombre de places disponibles. Donc élisez-moi, ça en libérera une.
Bon, d’accord, une, ce n’est pas beaucoup. Mais c’est un début. Or, c’est le début qui compte. Si-si. C’est Confucius qui l’a dit :
« Un long voyage commence par un premier pas. »
Donc aidez la patrie à lutter contre la surpopulation pénale : faites de moi un député de la Nation.
Cependant, si je suis candidat, ce n’est pas seulement pour sortir de prison. Non. C’est également une question d’argent : je le jure ! Je suis comme tous les autres candidats : si je veux être député, c’est pour pouvoir m’en mettre plein les poches. Mais à la différence des autres candidats, moi, je vous le dis : je suis honnête. Je suis franc. Je ne cache pas derrière un soi-disant programme, un programme qu’ils ne respecteront en rien, eux, comme d’habitude, s’il s’avère qu’ils sont élus. Je vous le dis tout de go et sans nul artifice. Mon programme à moi, il est simple, il est clair. Il s’articule uniquement autour de ces deux points : [1] je veux sortir de prison, et [2] je veux m’en mettre plein les poches.
Et croyez-moi, ce programme, si je suis élu, je m’y tiendrai !
J’ai confiance en vous, mes amis. Je sais, mes chers compatriotes, que dans l’isoloir, face à vos responsabilités, vous saurez faire le bon choix : « Bon choix Mesdames. Bon choix Mesdemoiselles. Et Bon choix Messieurs » ; histoire de citer un ancien président de la République. Car d’après Igor, mon conseiller en communication (un Ouzbek zoophile qui a dévoré ses enfants), c’est toujours de bon ton, quand on s’adresse à des abrutis, de citer, pour de vrai ou pour de faux qu’importe, une célébrité, une personnalité illustre, parmi toutes celles qui les ont entubés.
Et il faut reconnaître, mes chers concitoyens, que pour ce qui est de nous avoir taquiné la rondelle en profondeur, Valéry Giscard d’Estaing, ça reste le plus grand, Louis XIV, Napoléon, Robespierre et François Mitterrand étant décédés, et Jacques Chirac à l’asile. François Hollande, élu par erreur qu’il a été, lui ne compte pas. Quant à Nicolas Sarkozy, le nain aussi doit être exclu de la liste, étant donné que, s’il y a une justice, c’est lui qui doit prendre ma place, ici, en prison. Enculé, va !
« Si voter pouvait changer quelque chose, ça serait interdit », affirment belliqueux les anarchistes, et quelque part ils n’ont pas tout à fait tort. Toutefois, si vous votez pour moi, si vous faîtes de moi un député, ça changera quelque chose. Deux choses, exactement.
Premièrement, ça enverra aux escrocs, aux menteurs, aux exploiteurs et profiteurs qui nous dirigent, un message fort, et on ne peut plus explicite : « Y EN A MARRE ! » Ça fait 50 ans qu’on a affaire qu’à des voyous, et cette année encore, abus de biens sociaux, emplois fictifs, détournement de fonds et assassinats ciblés, ce sont une nouvelle fois des délinquants et des criminels qui se présentent. Alors autant carrément choisir un professionnel patenté, qui a été agréé par une Cour d’assises.
Et deuxièmement, si vous faites de moi votre député, à moi la liberté, à moi la fortune !
En outre, s’il est une ou plusieurs propositions de loi, que vous souhaitez voir portées et soutenues devant le Parlement, faites-les moi connaître. J’accéderai à votre requête. Ces propositions vôtres, je me battrai pour qu’elles soient adoptées, conformément à la devise qu’on a, mon Bichon et moi :
« Toujours fier, toujours hardi ! Que je trépasse si je faiblis ! Tiens, repasse-moi les spaghettis ! »
Donnez-moi vos voix : je m’occupe du reste.
Je compte sur vous. Le Pays compte sur vous.
Donc allez le Stade Rochelais ! Vive la République ! Et Vive la France !
directeur adjoint de la publication d’E&R