Sire, je voudrais vous féliciter
il en a fallu du courage
Pour décider de ponctionner
De leurs soi-disant avantages
Tous ces bienheureux retraités.
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Il est vrai qu’ils sont redoutables
Et pour tout dire presque enragés
Avec leurs béquilles, leurs bandages
Sans parler des chaises percées.
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Il y a même un bon côté
Peu s’en iront à l’abordage
Afin d’incendier l’Élysée
Ou de construire des barrages.
Et puis ils vont bientôt crever
Alors pourquoi donc s’en priver ?
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Peut-être vous a-t-il échappé
Ce que fut leur enfance dorée ?
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La Deuxième Guerre mondiale
Avec son lot de privations
De bombardements, un régal
Pour qui aime les films d’action.
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Et ensuite ce fut l’école
Où l’on passa bien peu de temps
Pas comme certains guignols
Qui n’en sortent qu’à 27 ans.
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Souvent après c’était l’usine
Où l’on entrait à 14 ans
Quarante-huit heures par semaine
Quinze jours de congés payés ...
Vraiment l’existence rêvée.
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Votre service militaire
Dites moi où l’avez vous fait ?
Pour nous, 28 mois d’une guerre
Trente mille jeunes y sont tombés
Mais cela n’est pas votre affaire
Pour le résultat qu’on connait.
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Alors pourquoi donc se gêner
Pressurons les tous ces nantis
Pour pouvoir mieux distribuer
Aux arrivants de ces pays
Qui jamais n’auront travaillé
Ni cotisé, que nenni.
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Pour ce qui est du logement
Mon Dieu que nous fûmes gâtés
À six dans l’appartement
D’à peine soixante mètres carrés
Sans aucune des commodités
Qu’on accorde généreusement
Même aux nouveaux arrivés.
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Sans doute l’histoire de France
N’est pas votre tasse de thé
Elle fut traitée en votre absence
Ou bien vous l’avez oubliée.
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Pas nous !
Un jour, vous vous en apercevrez