Tous contre Fillon ! Le cor résonne dans la forêt du paysage politique français. Les chasseurs sont à l’affût, les chiens sont sortis, les fusils graissés, les poignards prêts à pénétrer les entrailles fumantes du gibier. Et le gibier, c’est François Fillon, dit FF, ou F2. Normalement, « F2 » est un deux pièces cuisine, une expression que les pauvres entendent toute leur vie, et que les riches ne connaissent pas. F2, lui, vit dans un château.
- F2 vit dans un F15
Cette chasse à l’homme n’est pas indécente : c’est le feu dans lequel le fer du futur chef de la France sera forgé. S’il tient le coup, il pourra affronter des vents plus violents encore, ceux de la géopolitique multipolaire sous-tendue par les menaces atomiques. F2 a passé le tour préliminaire de la Ligue des Champions, en écrasant 3 à 0, 4 à 1 et 6 à 2 ses sparring-partners de droite. Le voilà désormais dans les matches de poule. Et dans sa poule, la poule dite de « la mort », il y a Méluche et Marine.
- Mélenchon et Rachline inaugurent la battue
Avant d’affronter le Méluche, qui est en train de sortir vainqueur de ses propres éliminatoires (bon, il a éclaté Pierre Laurent, ce qui ne veut pas dire grand-chose, mais il lui a piqué ses voix, c’est le but du jeu), F2 doit d’abord en finir avec un des guerriers de Marine, le redoutable Rachline. Le Rachline est jeune, doué, appelé à un grand avenir. Pour Marine, il va user le jeu du F2, et tester sa droite légendaire.
RT ! Loin de ses postures et de ses tentatives pour faire oublier son bilan, voici qui est #LeVraiFillon : pic.twitter.com/91xfItPLPR
— David Rachline (@david_rachline) 28 novembre 2016
Ceux qui ne pourraient pas visualiser cette vidéo issue de Twitter, peuvent se reporter sur la suivante, où David Rachline est l’invité de Thomas Sotto sur Europe 1. Les esthètes de l’image et du son remarqueront l’absence de point sur l’image au départ, le dérapage de Julie sur le nom « Rachline », sans oublier le mix son/image douteux :
La gauche, c’est Méluche qui va la tester, en personne – il ne dispose pas d’une armée de lieutenants, rapport à ses attaques contre le grand Kapital, qui lui valent un manque de budget flagrant. La gauche de Fillon n’est pas très puissante. En face, Méluche a l’expérience de combats longs et pénibles : il sort de l’écurie PS, qui fut autrefois un grand club, avec beaucoup de supporters, et qui est aujourd’hui en quasi-faillite. Morale, intellectuelle, idéologique.
Je propose un débat à @FrancoisFillon. pic.twitter.com/nM7OwMdSS9
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 28 novembre 2016
Parallèlement à ces combats de chefs, de sous-chefs, ou de futurs chefs, les jeunes mâles essayant leurs bois contre le vieux mâle dominant, des lieutenants croisent le fer, et pas que symboliquement. La pasionaria fémeniste hystérique (penser à proposer le qualificatif fémenystérique aux Académiciens l’an prochain) Caroline Fourest, qui se grille systématiquement avec tous ses employeurs, a lancé sa fatwa contre Valérie Boyer, coupable du crime des crimes.
Et quel est ce crime que Caroline lui reproche ? D’avoir exhibé sa croix chrétienne (on précise, car il y a d’autres croix, nettement moins cool) à la télé, le soir de la victoire de F2, sur la grande chaîne de service public, France 2 quoi. Les yeux de Caro ont dû brûler comme ceux d’un vampire face à un crucifix, au petit matin, un paquet d’ail dans l’autre main.
« C’est la revanche de la droite catholique », a tranché Fourest, juge et partie dans tous les débats sur les religions (alors qu’elle ne croit pas). Ben oui, c’est un peu ça. Avec tout ce que les cathos se prennent dans la gueule depuis Mai 68, il est temps de passer au match retour. Pas une revanche, et encore moins une vengeance (concept absent du christianisme), mais un petit rééquilibrage dans le foutage de gueule.
Sur RMC, la chienne de garde fourestière a fait feu de tout bois :
« C’est la première fois que je vois Valérie Boyer avec cette croix aussi clairement affichée sur son pull. On avait même du mal à se concentrer sur ses propos tellement cette croix était visible. C’était quand même un clin d’œil appuyé, un soir de victoire électorale, à son électorat. Quand on a fait campagne en envisageant quasiment d’interdire les signes religieux dans l’espace public – et plus particulièrement les signes musulmans – on devrait être plus responsables et ne pas afficher soi-même ses convictions confessionnelles de façon aussi ostensible. C’est une question de responsabilité dans la période actuelle.
Quand on mélange le politique et le religieux ça ne finit jamais bien, et quand on demande à juste titre à un certain nombre de nos concitoyens de faire attention de ne pas mélanger le religieux et le politique, la moindre des choses serait que les politiques montrent l’exemple. »
Ça alors ! L’entraîneuse nationale des pisseuses du FC Soros pour le compte de la Ligue internationale de sionisme donne une leçon de morale publique sur le « mélange du religieux et de la politique » à la Boyer, simple chrétienne !
Il n’y a qu’en France qu’on peut entendre des trucs comme ça.
Franchement, vive la France.