À l’heure qu’il est, Thomas Pesquet termine son premier jour dans la fusée Soyouz, partie jeudi soir (17 novembre 2016) à 21h20 du Kazakhstan. La station spatiale internationale (ISS) présente cette particularité de réunir un Français, un Russe et une Américaine sans qu’ils se foutent sur la gueule. Dans le domaine scientifique, on est moins con ou plus coopératif que dans le domaine politico-militaire. C’est demain soir que cette troïka rejoindra l’ISS qui se trouve en orbite à 420 km de la terre. Ils rejoindront une autre troïka de deux Russes et un Américain, qui bossent tout là-haut depuis un mois.
Thomas a une mission, enfin plusieurs dizaines, à la fois pour l’Europe et pour la France. LCI nous donne un aperçu du niveau nécessaire à l’obtention de son ticket pour les étoiles :
Sept ans se sont écoulés entre l’annonce de sa sélection et le début de sa mission. Il a reçu 18 mois de formation de base et suivi des cours intensifs en informatique, procédures médicales, langue russe... Il a dû, entre autres, passer des stages de survie en plein été en Sardaigne, en plein hiver en Russie et même dans l’eau.
Avant Thomas, ce condensé de talents dans la tête et dans les jambes (Supaéro, quadrilingue, parachutiste, plongeur et ceinture noire de judo), la France avait Claudie.
Claudie Haigneré, c’est une tête, bien faite et bien pleine. Toute petite, elle focalisait déjà sur ce qui fait un astronaute, ou un spationaute, les études et le sport. Fille de la classe moyenne – un père ingénieur et une mère au foyer – Claudie pulvérise toutes les classes qu’elle traverse. À 15 ans, le bac en poche, elle attaque sa première année de médecine, qu’elle termine major. Elle rafle tous les diplômes qui traînent sur son passage. La preuve qu’il n’y a pas de plafond de verre pour les femmes dans les sciences, voici ce qu’elle disait à L’Étudiant en 2010 :
Aujourd’hui, il n’y a presque plus de portes fermées aux filles. Encore faut-il avoir l’audace de les ouvrir ! C’est ce que j’ai fait le jour où j’ai envoyé mon dossier de candidature au CNES, et plus tard… Médecin, ingénieur, chercheur, ministre, responsable d’établissement : je ne me suis jamais gênée pour pousser toutes ces portes. Rien ne sert d’attendre que la chance nous soit servie sur un plateau. Mais l’audace ne suffit pas : il faut un bagage, c’est-à-dire des études, et de la sagesse.
Il y a 20 ans, Claudie montait à bord d’une fusée Soyouz et rejoignait la station spatiale Mir. Un an plus tard, elle était nommée (sous Chirac) ministre déléguée à la Recherche et aux nouvelles technologies. Aujourd’hui, elle préside Universcience, qui regroupe la Cité des sciences et de l’industrie et le Palais de la découverte. Un fromage, comme on dit en République.
Quittons la stratosphère intellectuelle pour redescendre sur terre, voire un peu en dessous. Nous voici – car il faut de tout pour faire un monde – avec Raphaël Mezrahi et Nabilla. Pour ceux qui ne sont pas rompus au name-dropping télévisuel, Raphaël est cet « humoriste » qui a bâti sa carrière en exploitant à l’infini un seul sketch de Pierre Desproges, celui où il joue au journaliste retardé qui interviewe Françoise Sagan. Qui elle, devait être sous coke, ce qui donne un échange assez stellaire.
40 ans plus tard (1975-2016), on descend de plusieurs étages. On chute même de la fenêtre. Mezrahi tente de faire passer Nabilla pour une conne, ce qui n’est pas difficile, surtout que la bimbo joue à la conne, c’est même son job à la télé. Elle doit incarner la créature-système parfaite : sexy, a-cultivée, consommatrice, la biatche à des années-lumière de Claudie Haigneré.
Mezrahi, qui avait conseillé le 26 février 2005 dans Tout le monde en parle à Dieudonné d’aller « consulter », s’accroche aux mini-jupes d’une bimbo pour exister encore un peu en télé. Un duo qui symbolise toute la perdition d’un média qui a négligé les vrais intellectuels au profit d’amuseurs même pas drôles.
La coopération internationale est la voie future pour les nations. On peut rêver d’un jour où il n’y aura plus de géopolitique mais vu le cerveau humain, plus proche de celui du reptile ou du singe que de celui du Christ, c’est pas pour demain.