Suite à la déclaration-provocation de Macron, qui a dit en substance qu’au lieu de foutre le « bordel » dans les manifs, les ouvriers au chômedu devraient plutôt aller chercher du boulot – et tous les médias de pleurer leur mère pour faire croire qu’ils sont de gauche alors que ce sont de bonnes grosses officines de pure droite libérale salement impopulaires –, un salarié fraîchement éjecté de GM’S a répondu au président de la République.
La Souterraine - Ussel : 150 km La réponse des licenciés de #GMS à @EmmanuelMacron https://t.co/LI9eCddGyC #macron #Egletons #bordel pic.twitter.com/k3eg74uTBd
— France 3 Limousin (@F3Limousin) 5 octobre 2017
Ce qu’il y a de bien avec l’Internet, c’est qu’on peut dialoguer avec le président sans passer par le staff de « com » de l’Élysée, qui bloque évidemment tout ce qui vient d’en bas. L’Élysée c’est juste la chambre d’enregistrement des puissances d’en haut, qu’on va lister pour la 393e fois : haute police, renseignement, haute banque, état-major, CAC40, Siècle, loges et lobbies. Un bon petit paquet oligarchique qui mène la danse. Et Macron est un sacré danseur.
- Les rois étaient de gros fainéants
Tout ce paquet de pouvoir (mince, on aurait dû écrire power pack) est au courant de tout et nous, en bas, on recueille quelques miettes et on essaye de recoller les morceaux pour reconstituer une image des événements un peu plus cohérente. Le pouvoir nous aide à sa façon, en nous fournissant une chose, et gracieusement : des bâtons pour mettre dans nos roues. Mais comme on est des bœufs, on avance quand même.
Par exemple, sur le terrorisme qui nous frappe depuis deux ans, cette oligarchie a sûrement des infos qu’on n’a pas. Ce vendredi 6 octobre 2017 était jugée la mère d’un djihadiste parti en Syrie, et comme elle le soutenait activement, elle est tombée pour complicité. Mais aussi pour s’être convertie à un islam dit rigoriste. La 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris la juge donc pour « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de terrorisme ». Elle a été trois fois sur le front syrien, donc c’est pas juste l’envoi de quelques mandats, ce qui a valu deux ans à une autre maman. A-t-elle fait ça par amour maternel, les mères étant capables de tout mais vraiment de tout pour protéger leur progéniture ? Ou a-t-elle fait ça par idéologie ?
Le juge a dit : par idéologie. Et a requis 10 ans. On a retrouvé des photos d’elle avec arme et ceinture d’explosif. Nos services antiterroristes l’ont surnommée « Mamie Djihad »...
On va finir sur une note de fruits rouges avec la grande famille du cinéma français, qu’on n’arrête pas d’honorer sur notre site. Tous ces acteurs et actrices qui nous concoctent ces œuvres qui nous font oublier le chômage et le terrorisme, c’est-à-dire la violence sociale et la violence oligarchique, sont des demi-dieux. On ne les voit que sur écran, comme si on les voyait en rêve, dans des salles obscures, et eux sont la Lumière. Ils sont nos lumières, même si la plupart des acteurs sont assez limités, intellectuellement, voire retardés. Mais on ne leur demande pas de refaire le monde ni de l’expliquer, juste de le faire oublier un instant.
C’est ce que font les amuseurs publics Fabrice Éboué, Ramzy et Amelle Chahbi (la meuf à Fab’), que les heureux abonnés des chaînes Cinéma de Canal vont retrouver ce soir à 20 heures dans Tous au cinéma, aux côtés de Marylou Berry et Tony Marshall... Eboué est le réal du film Coexister qui sort le 11 octobre, où l’on se moque du très hypocrite cureton de service et beaucoup plus gentiment du rabbin.
Fabrice Éboué a réussi un film passe-partout, validé par le lobby, et maintenant les portes du Bonheur lui sont grandes ouvertes. Mais il faudra qu’il fasse travailler les talents de demain, comme Jonathan Cohen. C’est le prix à payer, Fab’.
Quant à la chaîne Ciné + Premier qui diffuse Tous au cinéma, une émission animée par l’ami des stars Pierre Zéni, elle fait partie des sinistrées du groupe Canal+, qui plonge dans le rouge, mais sans les fruits. Les salariés des centres de relations clients de Rennes et Saint-Denis, menacés par une charrette bolloréenne, ont manifesté jeudi 5 octobre devant le siège de la chaîne...
Louisa, 23 ans de maison, citée par L’Obs :
« People bas-de-gamme, Hanouna et Morandini : on a l’impression de se transformer en TF1. Et quelque part, les abonnés ont aussi cette impression. Et puis on a perdu des droits [du foot]… Cette perte de droits conjugués à l’image désastreuse de Bolloré, c’est terrible. Les fidèles abonnés, les plus anciens, ceux dont on n’entendait jamais parler, se sont mis à résilier leurs abonnements. »
Décidément, la lutte des classes renaît partout, même chez les branchés. Pas sûr que le libéralisme de Bolloré, même en virant un quart des salariés, soit une grande source de profits pour tous...
Ah, oui, merci Thomas de nous le rappeler, la promo de Jonathan Cohen, futur génie de l’humour, validé par Mouloud, l’envoyé spécial du lobby dans les banlieues :